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La Gazette de la Pampa !

20 novembre 2007

The End

Deux trois lignes avant de rentrer... Et une carte actualisee.

south_america_political2

Apres les iles, j ai fait un crochet par la lagune d Huacachina, une belle oasis coincee entre deux dunes de sables. S il ne manquait pas les touaregs, on s y croirait... On peut faire du sandboarding au dessus de la lagune. Puis je suis arrive a Lima, grande ville assez sale et triste a qui il ne reste pas grand chose d ancien, toujours a cause des tremblements de terre. Dans laquelle on sort deja les decos de Noel a grand recours de motifs de sapins et de flocons de neige alors qu il fait et qu il fera 30 degres le jour J... Mais dans laquelle on se sent beaucoup plus proche de l Europe, ce qui permet une transition en douceur.

C est donc la fin de la Gazette, toute edition ulterieure ne sera que fake. A bientot a tous, avec tres grand plaisir !

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18 novembre 2007

2e edition

Dans la continuite...

Le lendemain je suis monte sur une petite hauteur surplombant Cuzco, laquelle abrite les ruines de Sacsahuaman. Les pierres sont toujours aussi bien ajustees, et font parfois jusqu a deux fois ma taille. En visitant, j ai fait une rencontre que je ne suis pas pres d oublier. J ai voulu la raconter, puis non. Peut etre un soir, au coin d une cheminee :-). Puis avec les allemands on a decide qu on ferait du rafting dans la Vallee Sacree le lendemain. Pouf pouf on est parti dans une descente de classe 3-4, le maximum etant 5. On est reste coinces a moitie coules dans une chute pendant un bon bout de temps, ne me demandez pas comment, l eau rentrant directement dans le bateau. On etait pas trop de 4 avec la moitie du corps en dehors du bateau pour eviter de chavirer. Comme il n y a pas de cordes pour s accrocher, votre partie hors du bateau est parfois plus lourde que celle dans le bateau, ce qui vous fait mathematiquement boire la tasse a chaque remou. Au bout du quart d heure necessaire au sauvetage, il est passe suffisamment de remous pour vous laisser un bon souvenir...

Finalement apres une nouvelle bonne soiree, on est reparti le lendemain dans la Vallee Sacree, a pied cette fois, pour aller voir les ruines et le marche de Pisaq. Les ruines sont gigantesques, de la taille de celles de Machu Picchu ou presque et avec mille fois moins de touristes au metre carre. En fin d aprem, on se separe et je quitte Cuzco pour Nazca. 15 heures de bus pour traverser les Andes tout droit vers la cote. La ville est situe non loin de la capitale de la civilisation pre-inca du meme nom, la civilisation de Nazca. Dont l histoire ne manquera pas d en etonner plus d un. En quelques mots, il y a 2000 ans la capitale Nazca, Kawachi, etait surement la plus grande ville du continent, avec en son centre un temple gigantesque construit en pyramide a pallier, et montrant un urbanisme assez avance. Le peuple, coince dans un desert entre les Andes et le Pacifique, ne connait aucune guerre de toute son histoire, qui s etale sur pres de 1000 ans. Mais apres une inondation et un tremblement de terre successifs, ils decident d abandonner leurs dieux et leur capitale, qu ils ensevelissent sous des tonnes d argile et de sable. Aujourd hui, au milieu du desert, on devine encore dans ce que l on prend d abord pour une dune la forme de la grande pyramide enfouie sous le sable et la ville a ses pieds. Troublant. Mais surtout, ce qui intrigue le plus, c est que la civilisation a dessine dans des dizaines de kilometres carres environnant la capitale, des lignes creusees a meme le sol selon des axes astraux. Et a certaines intersections, des figures de condors, de singes et d autres animaux du pantheon Nazca, assez fourni. Plus de 300 figures en tout. Conservees dans le desert, ces figures de plus de centaines de metres de dimension sont encore visibles aujourd hui. A la condition de prendre l avion.

Qu a cela ne tienne on embarque. Direction l aerodrome de Nazca, ou je monte dans un coucou en lieu et place du copilote. Ricardo, comme il se doit, arbore nonchalament une paire de Ray Ban Aviator a montures dorees sous son casque de pilote. Malgre le vent qui rend les 45 minutes de vol vite ecoeurantes, la visite est stupefiante. L album est en ligne, bien qu on ne voie pas super bien sur les photos.

Je suis ensuite parti vers Pisco, en bord de mer. La ville de plus de 100 000 habitants a ete l epicentre du seisme de cet ete. Il n en reste pour ainsi dire rien, si ce n est des murs et des tas de pierres et de briques un peu partout. Et une grande agitation pour reconstruire. Les gens habitent sous des tentes en peripheries et on fait ce qu on peut pour essayer de sauvegarder le tourisme en les appelant les gringos depuis le bord de la Panamericaine, qui passe a 5 km. De la place principale, de ses deux eglises et des nombreux batiments coloniaux qui l entouraient, il ne reste qu un palmier au milieu d un carre d herbe et un clocher delabre. A 4km, sur la cote, on trouve Paracas. Egalement a moitie delabre, Paracas s en sort mieux. Pour la simple raison que le village cotier, lui meme superbe, est recense sur tous les guides touristiques pour etre le point de depart vers les iles Ballestas, dites les Petites Galapagos. Un nom qui interpelle...

Vamos. En embarquant au petit matin, on trouve un peu plus au large un bateau qui nourrit une nuee d oiseaux marins en quantite impressionante. Et autour, des dauphins. Ca promet. On est parti, le bateau avance vite. A mi distance, on fend en deux un immense attroupement d oiseaux, reunis par milliers. Apres quelques incidents a bord reportes ici et la, on apprend que l ile fournit plus de 10000 tonnes de guano par an et qu il vaut mieux porter un chapeau. Bon, on arrive. Au debut, on croit que les iles sont naturellement noires. Avant de s approcher et de s apercevoir que ce sont des oiseaux marins en tous genres, cormorans, pelicans, et de pleins d autres dont je ne connais pas le nom. Il y a aussi des pingouins. En version redux, 50cm de haut, appelle le pingouin de Humbolt. Et des elephants de mers, et des phoques, qui se battent, qui nagent, qui bronzent. On peut presque les toucher. Thalassa en direct. On imagine a peine la faune sous marine a cet endroit. D ailleurs il y a aussi des dauphins... Allez je vais faire un album pour ca aussi.

La suite dans la prochaine - et derniere - edition speciale. Bises.

15 novembre 2007

1ere edition

On a recu des plaintes au courrier des lecteurs. Voila la suite du recit jusqu a sa fin, decline en 3 editions au format special. You won't need mushrooms anymore. (Enfin peut etre encore un peu pour celle la vu que la plupart de mes anciennes photos sont gravees sur DVD et qu il n y a pas de lecteur).

On en etait au Salkantay. Reveil a 3h du mat au clairon, frais comme un cachou. Attente au garde a vous devant l hotel a 4h par 10 petits degres pour le rdv avec les 6 autres backpackers et le taxi collectivo qui devait nous emmener au point de depart. Un bus de 15 personnes se pointe a 5h20. L enthousiasme, pendant un long moment, en prend un coup. On arrive a moitie casses a Mollepata, a 3100m d altitude, ou les chevaux sont charges et un energumene survolte se presente comme etant Enrique, notre guide. L homme fait la conversation a lui tout seul pendant le petit dej et part tout d un coup bille en tete droit devant pour l ascension de la premiere montagne.

Cela devait finir 400m plus haut, une heure plus tard. Je vous prie de croire qu a cette altitude, a 6h30 du matin du premier jour, l effort fourni en aurait fait faire demi tour a plus d un. On arrive hors de souffle pour le premier panorama sur la vallee, au fond de laquelle on apercoit la crete enneigee du Salkantay, dont nous devons passer le col le lendemain. On se presente dans une breve expiration. Des americains, des australiennes, des kiwis, des allemands, un suisse, des japonais. Presque tous de 20 a 30 ans. Le chemin restera par la suite a flanc de montagne, au dessus de la vallee. Au soleil couchant, 8h de marche plus tard, au pied du Salkantay, on arrive dans une petite plaine ou les sherpas commencent a decharger les chevaux et a planter les tentes. Espace camping sauvage. Une vague maison de branchages presente une dizaine de bouteilles de Coca poussiereuses sur une etagere branlante. Une vieille femme accourre depuis son troupeau de moutons pour nous accueillir. Enrique nous indique un tuyeau qui fait couler une eau glaciale dans un seau 200m plus loin, au milieu de rien, pour nous laver. Et nous indique qu accessoirement il ferait -15 degres cette nuit. Sous la tente principale, le soir, bonne ambiance pendant le diner a la lumiere des bougies.

Le lendemain depart a 5h pour l ascension du Salkantay. On part couvert avec toute sa panoplie Grand Nord. Alors que ca commence a grimper gentiment puis plus severement, et il se met a faire chaud sous les bonnets. Et bientot, le chemin part en lacets a perte de vue avec une pente a donner le vertige depuis le bas. On commence a en baver tellement, le souffle tres tres court a plus de 4000m, qu on se demande si le plus epuisant sera d enlever ses 2 polaires, grosses chaussettes et compagnie ou de supporter de transpirer dedans jusqu en haut. On arrive au col, a 4600m, les pieds quasiment dans la neige. Pause Snickers. Le tout pour repartir en redescendant tout le reste de la journee, sur un sentier rocailleux ou chaque pierre menace de rouler sous les pieds. La vegetation se fait de plus en plus dense, l air se rechauffe significativement. Le chemin fait plus de 2 metres de large, mais Enrique nous rappelle de nous tenir aux 60cm du milieu pour eviter tout contact avec la vegetation, et voir venir les serpents. En fin d apres midi, on peut dire qu on est dans la jungle. Le campement est installe au fond de la vallee, sur les bords de la riviere Urubamba, celle-la meme qui coule aux pieds du Machu Picchu et devient Amazone un peu plus loin. En arrivant, on saute dans des sources chaudes. A cote chute la riviere, et la jungle et ses bruits etranges toile de fond jettent une ambiance assez unique. La nuit tombee, on ressort de l eau sous les feux de milliers de lucioles qui clignotent un peu partout. Et sous la tente principale, le soir, tres bonne ambiance pendant le diner a la lumiere des bougies...

Depart le lendemain en longeant le Rio. Le chemin est plus etroit, on doit marcher en mini groupes dans le pas des guides qui sont armes de batons. Etant assigne a l un d entre eux dont les yeux divergent de facon inquietante, je decide de m armer aussi. Cela ne l a pas empeche de decapiter d un coup fulgurant le seul malheureux orvet qui a bien voulu traverser le chemin. Journee tranquille mais longue, 8h de marche. Chutes d eau a droite a gauche, traversee de ponts de singes, de plantations de bananiers, et d un village dans la jungle. Ambiance etrange. Le japonais donne des cours de breakdance sur le terrain de foot de l ecole a des gamins qui n en reviennent pas. Le camping aura lieu non loin de Santa Theresa, dans la Vallee Sacree. Et accessoirement dans un repaire de moustiques tel que la respiration en est encore plus difficile. Les couches de repellent s ajoutent aux couches de sueurs et de creme solaire qui s accumulent depuis 3 jours deja. Bain dans des sources chaudes encore plus grandes, repellent, match de foot avec des villageois, repellent, et soiree anniversaire, en commencant a se gratter nerveusement. Le lendemain on pue et on se gratte toujours. Mais ils vendent de la biere et des Kit Kat au village, ouf.

Apres avoir marche dans la Vallee Sacree pendant le 4e jour sous un soleil de plomb, on arrive a Aguas Callientes, au pied du Machu Picchu. Bed and shower at last. 45 minutes dessous. Soiree cocktails dans une de ces merveilleuses villes peruviennes ou pendant l Happy Hour qui dure 24/24 on peut negocier d en avoir 7 pour le prix d 1, lui-meme deja pas bien cher. A 4h le lendemain matin, on attaque les fameuses Marches de l Inca. Plus de 5000 marches inegales et branlantes pour monter le denivelle d une falaise de pres de 700m, (+ de 2 tours Eiffel, vous comptez bien) que l on commence a monter assez vite en voulant arriver les premiers avant de se raviser avant le quart du chemin. Arrives la haut, torse nus, trempes et hors de souffle, on fumait distinctement dans le nuage opaque qui recouvrait tout a 10 metres a la ronde. On a commence la visite du site dans le silence de l aube et dans la brume, qui se levait progressivement pour laisser deviner l immensite du site, sa hauteur vertigineuse et le soleil qui se leve. Magique. Une fois completement decouvert, le spectacle est completement saisissant. Des temples un peu partout, restaures en partie ou en excellent etat de conservation. Au milieu des montagnes et des nuages. Deux pas trop loin et vous etes 600m plus bas. On est meme monte sur Huayna Picchu, encore 400m plus haut. Je vous epargne cette fois la description de la montee... Mais elle valait le coup. En revanche, une fois redescendus, c en etait fini. Des processions de bus deversent sans arret des tonnes de touristes gros Nikon en bandouliere. L ancien santuaire spirituel devient un espace agite et horripilant, ou les gens s enervent eux-memes de se marcher dessus.

Les photos de Cuzco et de Machu Picchu (seulement le site, celles du trek sont gravees) sont en ligne.

De retour a Cuzco en train, rapide sejour en boite avec les plus motives, et redepart le lendemain pour un truc qui s est avere etre au moins aussi fou. Ne ratez pas la seconde edition speciale ce dimanche ! :-) Bises.

5 novembre 2007

Pour en finir avec la Bolivie

J ai un peu de temps ce soir, j en profite pour me (vous) mettre a jour...

J ai donc quitte La Paz voila 5 ou 6 jours. Finalement, le sentiment d insecurite s est dissippe. C etait surement du a une mauvaise experience en arrivant au terminal de bus et a quelques sombres histoires entendues ici et la. Prenant mon courage a deux mains et laissant absolument tout le reste a l hotel, je suis meme monte dans les peripheries, en fin de matinee pour eviter de se laisser surprendre par le soleil couchant. C est certain, meme tres bronze (fallait bien le glisser qq part :-) j etais le seul blanc et les gens me regardaient de travers. Les enfants s enfuient, les adultes au choix vous evitent, vous sourient ou parfois pour les plus ages vous font de plates reverences en se courbant... Bref, on ne laisse pas indifferent. J ai eu l occasion de discuter avec certains. Pas beaucoup, mais c est sur que quand ils ne vous fuient pas les gens sont vraiment curieux et vous posent plein de questions. Et aussi, il y a de la bas une vue imprenable sur la ville, decidement dans un cadre exceptionnel.

Direction Copacabana, sur les bords du lac Titicaca, au nom tellement mythique quand on est gamin. Ca veut juste dire Puma Gris. Car en fait les pumas faisaient visiblement l objet d un culte particulier chez les Tiwanakus, les indiens pre-incas. Et je fais tomber un deuxieme mythe non moins important, mais Herge nous a tous floue en nous faisant croire que son temple du soleil etait inca, il se trouve en fait a quelques kilometres du lac et est bel et bien Tiwanaku. Electrochoc. Desole les enfants, on a jamais dit que la Gazette faisait rever.

Copacabana est une sorte de centre de villegiature (a l echelle bolivienne, c est pas Saint Trop), sur les bords du lac, d ou je suis parti sur l ile du soleil, pour y passer deux jours. L ile, assez grande, est le berceau de l empire inca, est abrite a ce titre plusieurs vestige dont le rocher sacre, le Titikarka, le Temple des vierges du Soleil, des pierres sacrificielles sur lequelles on voit encore des traces de coup de machettes... (A priori des sacrifices animaux, les sacrifices humains se faisaient plus par enterrement vivant). C est aussi une ile ou les gens vivent a l abri du temps, perpetuant des methodes d agriculture ancestrales, ou on passe le soc a la main et en famille, ou les plus jeunes jouent au cerf volant a longueur de journee, et ou la mule est la reine des autoroutes. On y perd facilement le compte des jours. J ai aussi eu la chance d assister a la fete de la toussaint (car tous ces gens, s ils venerent encore pour la plupart la Pachamama, sont au moins aussi chretiens que la moyenne du Vatican). Les habitants font plusieurs fois le tour du village en jouant de la flute et du tambour et s arretent toutes les 10 minutes chez quelqu un qui leur offrent a manger et surtout a boire. Pour l avoir vecu en version houblon integrale, je vous assure que c est moins triste que chez nous, surtout lorsqu il s agit de rejoindre l hotel et qu on se retrouve dans un enclos avec des anes, a deux heures du mat. On s est rendu compe de la situation en faisant un bond deux metres quand, dans le noir, un ane nous a heni dans les oreilles. (A ma decharge, il n y a pas vraiment de rues, on circule en traversant des jardins et des potagers. Sans lampe de poche, c est pas si evident.)

Une fois rentre, je passe la frontiere peruvienne. Le lac s etend sur les deux pays, qui essaient de le faire reconnaitre comme merveille du monde par l Unesco. J arrive a Puno, d ou j ai pris le train pour Cuzco. 10 heures de trajet, remorques par une vieille loco aux pieds de cols enneiges, traversant ponts, tunnels et villages, passant en sifflant entre les etalages des marches locaux, dans les vallees ou les agriculteurs levent la tete et font des grands signes, et les enfants surexcites courent a cote du train. Une belle image d Epinal. Dans les Andes, les lignes de trains sont tres rares, et il n y a qu une seule ligne pour les deux sens, ce qui laisse en general 2 a 3 trains par semaines. Prendre le train est donc un evenement pour le voyageur autant que pour l habitant qui le voit passer. 

Cuzco est une des plus belles villes, sinon la plus belle, que j ai pu voir. L ancienne capitale inca a ete detruite par les espagnols. Mais pas completement, ils ont laisses les murs incas a une hauteur de 1 a 2 metres et ont construits leurs maisons dessus, en signe d humiliation. En attendant, le resultat est bluffant. Les vieilles poutres, alcoves et balcons des plus beaux centres villes historiques europeens donnent sur des ruelles etroites, escarpees, ayant conserve le pavage inca et des escaliers un peu partout. Et dans le bas des murs ces enormes pierres des anciens temples, si bien ajustees qu on ne peut meme pas passer une aiguille entre elles. Au niveau de l ambiance, on s y sent un peu comme dans une bonne station de ski le soir : on est en altitude et il fait un peu frais, les lumieres des peripheries grimpent dans les montagnes voisines, il y a pas mal d animations et beaucoup de touristes, mais surtout tout le monde sait que le clou du spectacle, l attraction principale, est en dehors de la ville, a quelques kilometres...

Machu Picchu est l objectif de la prochaine expedition, le Salkantay. 5 jours de marche accompagnes d un guide, de chevaux et de lamas, passage du col enneige du Salkantay a 4800m, pont de singes et autre friandises au programme avant d arriver a la Cite Perdue. A dans une grosse semaine, donc. En attendant, il y a toujours les photos de La Paz et du Titicaca a vous mettre sous la dent.

Bises.

3 novembre 2007

Quelques lignes

L album du Salar est en ligne.

Je suis de retour sur le continent apres 2 jours sur l ile du Soleil, point de depart de la conquete inca, au milieu du lac Titicaca. Je suis passe au Perou, a Puno, une grande ville sur les bords du lac, d ou je vais prendre le train (un evenement dans les Andes !) demain pour ... Cuzco ! Nous y voila... Un vrai post une fois la bas.

La Gazette ? Matin, quel journal !

Bises.

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30 octobre 2007

Sel, lagunes et tournevis

Bien bien bien... C est reparti pour une nouvelle edition de la Gazette, qui se fend cette semaine d une carte du trajet en goodie, pour ceux qui sont perdus. Cliquez dessus.

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Probablement le plus long post ever, vous lirez ce que vous pourrez, ca me fait une trace ecrite aussi. Mais vu les presque 100 pages lues par jour regulierement, je me dis que vous devez etre quelques uns a lire et a attendre quand meme :-)

Je suis donc parti de Tupiza avec une fine equipe compose d un irlandais, d un couple de hollandais, d un francais plus age, de Marcelo notre guide, de sa soeur Pamela a l intendance, et d une Jeep en piteux etat. Apres avoir quitte la petite ville, on se retrouve assez vite dans les hauteurs de l Altiplano, ces immenses plateaux andins a 4500m d altitude, desquels on a toujours cette image du troupeau de lama et de son gardien en poncho assis sur un rocher, jouant de la flute de pan sous son bonnet colore. Cliche finalement tout a fait valable, parce que c est exactement ce qu on a vu pendant le premier jour : des lamas et encore des lamas, quelques condors, des nandus, ces especes d autruches et meme des kiwis (wtf ? diront certains, mais oui y a bien des kiwis a 4500m dans les andes). Quelques tres belles vues. Des traversees de villages tellement recules et isoles que l argent n y a meme pas cours : tout repose sur l echange, de la laine ou de la viande de lama contre l acces au puit ou un peu de verdure. Comme chez les Schtroumpfs. Dans certains villages, les gens s enfuient meme quand des etrangers arrivent, n y etant vraiment pas habitues. Dans d autres on s est retrouve a jouer au volley ou au foot avec les enfants, qui s amusent d un rien, mais surtout de nous voir completement essoufles et accroupis au milieu du terrain vague a cause de l altitude.

L Altiplano, meme si considere comme plateau, reste tres vallone et notre Jeep, en fin de vie, a rapidement montre un capot fumant de facon inquietante. Marcelo nous a rassure, nous disant qu il faudrait surement s arreter regulierement pour verser de l eau qu il avait prevu en supplement sur le moteur. En revanche, il n a pas eu la bonne idee de mettre l eau du moteur dans des bouteilles differentes de l eau potable. Ce qui devait arriver arriva et l irlandais et votre serviteur furent contraints de faire arreter la jeep encore deux a trois fois plus souvent. Ce qui nous a pas mal pourri, en plus des intestins, la deuxieme journee.

Assis lui et moi a l arriere de la jeep, ballotes par les chaos de la piste et se cognant regulierement au plafond, on a passe le deuxieme jour fievreux, entre fous rires et grosses suees. Je crois qu il etait un peu mieux que le premier jour, puisqu on a traverse un village fantome irreel, relique d un ancien poste avance exploitant une mine d or sur une montagne voisine, et abandonne avec l extinction du minerai il y a 25 ans; les aguas callientes, ces eaux naturellement chaudes dans lesquelles ont peut se baigner. Mais j ai prefere eviter un bapteme malheureux a mon nouveau maillot... Et puis la Laguna Verde, qui est naturellement toxique, ce qui n est pas etonnant vu la couleur de l eau. L endroit est balaye des vents qui de toutes facons empechent toute vie aux alentours. Mais c est assez unique. Enfin, en fin de journee, l arrivee au geysers, a 5000 metres d altitude, etait une sorte de clou du spectacle. Si les jets de vapeurs et de fumees comme on a l habitude d en voir sur les photos sont rares, il est tres etonnant de voir ces centaines de petits crateres dans lesquels bouillonne une eau maronnatre, prete a sortir a tout moment. Il emane du tout une fumee suffocante, rappellant au centuple l odeur des oeufs pourris. Environnement hostile. Et encore plus pour cette deuxieme nuit a 4500m, dans un vague village ballaye par des vents a faire blemir un Inuit. Le froid traversait a peu pres n importe quelle couche de vetement, tant et si bien qu on s est presque tous retrouves avec tous nos vetements sur nous...

Le periple allait decidement crescendo, puisque le lendemain matin, celui du 3e jour, on arrivait a la Laguna Colorada, qui fait surement partie des endroits les plus exceptionnels du voyage. Il faut d abord imaginer une lagune gigantesque coincee entre 4 ou 5 anciens volcans a 5500 metres d altitude, et l imaginer rouge. Rouge rouge. Et toute calme, ce qui fait d elle un parfait miroir aux etranges reflets pour les volcans qui l entoure, mais surtout pour les milliers de flaments roses qui y vivent. Vraiment incroyable. Je dois avoir 200 photos de l endroit. Repartis, les lagunes s enchainent pendant que, l irlandais et moi etant remis de nos emotions, on commence vraiment a bien se marrer dans cette jeep au confort minimal. De plus en plus de sel dans le paysage, et on continue a voir des trucs bizarres et etonnants un peu partout, comme le desert de Salvador Dali, tres justement nomme si on considere la forme surreelle des rochers qui poussent ca et la au milieu d un desert de sable, l arbre de pierre, un volcan actif et fumant au milieu d un desert de roches volcaniques. Puis tout a coup, le soir arrivant, plus rien a l horizon...

Voila le salar, nous annonce Marcelo. On arrive dans un village dans lequel tout est fait de sel, puis dans un petit hotel au confort d apparence sommaire et au mobilier sans chichis. Les murs sont en sel, les matelas poses sur des piedestales en sel, les nappes sur des tables en sel, les coussins sur des sieges en sel, les lustres en sel sur des poutres en bois de cactus. Ambiance particuliere, finalement assez cosy dans son minimalisme. Le reveil a 4h le lendemain matin par -15 degres s est avere moins confortable, mais necessaire pour partir de nuit au milieu du salar et y assister au lever du soleil. Il est immense, de la taille de deux departements francais. A 360 degres il n y a rien que du blanc absolument plat. Les photos ont du mal rendre l impression qu on peut avoir dans cet environnement gigantesque et minimal. On croirait etre dans une autre dimension, formee par un bete plan tout blanc a l infini. On arrive finalement a une sorte de petite ile, sur laquelle pousse des cactus millenaires, rendus blancs aux extremites par les cristaux de sel. Le paysage est irreel, on a l impression de voir des cactus au pole nord. Le panorama se prete a quelques sceances de photos assez delirantes.

Sortis de ce desert blanc, on arrive a Uyuni, ou l equipe se separe. L athmosphere est vraiment rude, les gens ont tous des problemes de gorges parfois pas beaux a voir, le sel du salar ne contenant pas d iode. J ai pris le premier bus pour La Paz avec les hollandais.

La encore une aventure. Sur les 200 premiers kilometres il n y a pas de route. Je veux dire meme pas une route en terre, peut etre tres vaguement une piste. Le bus trace au milieu de l Altiplano, roulant sur des arbustes, des rocs, et traverse des ruisseaux. C est un bus classique, monte sur des pneus de 4x4 et dont le moteur a surement ete trafique. A l interieur tout est pete. Vous serez fort aise de vous imaginer vous asseoir sur deux barres de fer a peine recouvertes d un rembourrage qui ne rembourre plus, le bus n ayant pas d amortisseurs et foncant de nuit a 80 a l heure au milieu de rien. On est meme reste coince en haut d une cote, le fond de caisse touchant le sol et les roues avant en l air. Le chauffeur a coupe le moteur et attendu que le bus redescende en raclant le sol. Et dans tout ca, il y a des gens qui n ont meme pas de sieges pour la nuit, qui attendent au milieu et qui tombent regulierement sur ceux assis. Il y avait meme un gamin de 2 ans qui dormait allonge dans le passage central. Je n ai jamais vu ni imagine un truc pareil. A la fin des 11h de voyages (et 30h sans sommeil) qui se sont heureusement ameliorees en approchant de La Paz, avec les hollandais (heureusement qu ils etaient la), on etait rossés et hysteriques... En Argentine, si cela choque souvent parce que le tiers de sa population est passee sous le seuil de pauvrete apres la crise du debut des annees 2000, il y a au moins des infrastructures datant de la periode de prosperite et le pays redemarre en ce moment. Mais ici, c est vraiment le tiers monde. Le pays n a rien, et toutes ses richesses sont exploitees par des multinationales etrangeres, comme au temps des mines d argent de Potosi par les espagnols.

L arrivee a La Paz vaut le detour. Au bout du trajet, on commence a rentrer, toujours depuis l Altiplano, dans une zone de semis-bidonvilles certes tres grande mais dont on percoit la fin. On se dit que c est pas possible pour une capitale, qu il doit y avoir au moins des commerces, un centre ville historique ou quelque chose... Et tout d un coup, sans qu il soit possible de le voir venir, se revele un cratere aux dimensions bibliques, un truc vraiment enorme, entoure par les sommets de la Cordillere Royale, la crete enneigee des Andes, et au creux duquel est niche une metropole gigantesque. Entre 3600 et 4000m, les riches habitent en bas et les pauvres en haut, rare exemple de ce type. Il y a un traffic et une activite monstre et des scenes toujours un peu plus surprenantes a droite a gauche : les flics qui se font cirer leur rangers dans la rue, des gens qui vous accostent pour vous vendre un tournevis (wtf?) ou d autres trucs completement incongrus, des bus dont le moteur chauffe, claque, et enfument le centre ville sans que personne ne semble le remarquer. La Paz est aussi un carrefour pour les montagnards en tout genre venus escalader les plus hauts sommets et volcans alentours. Je ne vais pas y rester tres longtemps, on ne peut pas dire qu on s y sente particulierement en securite. Je prepare donc deja mon depart pour le Titicaca, a 4 heures d ici, ou je ferais escale a Copacabana, bien loin de la plage bresilienne du meme nom...

Bises a tous, pour les premiers a lire ce post ou en tout cas a arriver jusque la, les photos seront en ligne d ici 2 a 3 jours. It deserves a look.

24 octobre 2007

Just a quick one...

Pour en finir avec l Argentine. L album des vallees calchaquies est en ligne. Je suis donc ensuite remonte vers Jujuy, puis j ai parcouru la quebrada de Humahuaca, qui est elle aussi etonnante mais sur laquelle je ne vais pas m etendre. On a juste l impression rejouissante, comme son nom le laisse fort a propos supposer, de rentrer dans les terres incas... Puis je suis arrive a la frontiere bolivienne, et suis maintenant a Tupiza, a 3500 metres d altitude, une petite ville coincee entre des montagnes aux formes etranges. A peine passe la frontiere, le look des gens a completement change. Si la jeune generation est completement au fait des slims et des ceintures a pics, les femmes, disons d age respectable, ont toutes deux tresses noires jusqu au fesses qui sortent d un chapeau melon trop petit, un enfant sur le dos porte dans un de ces tissus aux couleurs assez vives typiques d ici, et sont systematiquement plus que bien en chair, ce qui rend parfois la disproportion avec le chapeau assez drole. Et beaucoup ne parlent que le Quechua, devenu avec l espagnol langue officielle de la Bolivie qui se veut (depuis peu) le pays des indiens natifs. Autant dire que c est pas toujours facile.

La ville de Tupiza est un des nombreux points de departs pour ce qui est de l avis de tous une des expeditions les plus exceptionnelles du continent, a savoir les Salars d Uyuni, les lagunes dont La laguna Verde et les geysers du Sud-Lipez. 4 jours d excursion en 4x4 dans un cadre qu il est apparemment inutile de decrire. Je vous incite juste si vous ne connaissiez pas a faire une recherche google images sur "salar uyuni". Je me prepare pour l expedition puisque que des lunettes de type glaciers sont recommandees, qu on peut se baigner dans les lagunes ou l eau est naturellement chaude, mais que paradoxalement il fait -30 degres la nuit. C est le moment d investir dans la laine de lama. Un nouveau post une fois arrive a Uyuni, d ici 5-6 jours. Bises.

PS : C est avec une sincere tristesse que je dois animer une rubrique disparition dans cette edition. Le fier capitaine Barbapapa, dont on m avait confie la charge, est helas porte disparu trop jeune au meme titre que mon encas et mon carnet de notes. Vole, perdu ? Je m excuse aupres du comite organisateur, Paul, Phil et Oceanie. Je vais tacher de lui trouver un successeur, dont j espere qu il ne sera pas percu comme usurpateur.

21 octobre 2007

Smecta, salete et mal de pieds...

Mais ca vaut sacrement le coup d en arriver la ! Voila un long post bourre de superlatifs, bien qu il y en ait encore mille fois plus a dire, et deux mille fois plus qui ne peut meme pas se raconter...

Tout commence donc a Cafayate, ou la derniere edition vous avait laisse sur la bequille. Tel qu annonce, je suis alle faire la premiere quebrada en velo, accompagne d'une autrichienne, d'une francaise et d'un guide argentin. La vallee est formee d'un enchainement continu de phenomenes geologiques chaque fois plus surprenants, le long de 50 km de montagnes, de falaises, de gorges creusees par le vent, de paysages deserts, secs et rouges. Et au milieu coule une riviere, le rio Colorado (un autre !) qui permet l existence d une vallee toute verte dans laquelle il y a des chevaux sauvages, des lamas, des vigognes et meme des condors qui volent au dessus. La ballade commence tot le matin et le bus vous laisse une grosse cinquantaine de km au nord de Cafayate, au lieu dit de la Gargantua del Diablo, une cavite gigantesque dans la roche. Suit l Amphiteatro, une sorte de piece toute ronde creusee par le vent dans la falaise, et dans laquelle jouent des musiciens qui profite des proprietes accoustiques de l endroit. Et les curiosites du meme style s enchainent, comme avec el sapo (le crapaud), la maison des perroquets ou le vent a creuse des petits trous partout dans la roche, et ou l echo resonne au moins 5 fois. Et toujours cette entendue verte un peu plus bas, reserve naturelle elle aussi assez hallucinante. J ai vu mon premier lama et mon premier condor, le voyage est deja rentabilise. Rendez vous donc sur l album Quebrada de Las Conchas.

De retour a Cafayate en maudissant d avoir fait le radin sur un supplement rembourrage de selle, je me prepare deja a aborder la deuxieme quebrada. Cet itineraire est beaucoup plus long que le premier et traverse 3 villages principaux avant de retrouver Salta, relies entre eux par la route 44, la "66 d argentine" qui la traverse du nord au sud, ce qui n est pas peu dire. Cela dit, la route, bien que nationale, n est pas goudronnee et le bus s arrete au premier village, a 40km, vous laissant le soin de vous debrouiller par vous meme pour la suite. Il en fallait pas beaucoup plus pour me motiver.

Il faut d abord savoir que ce bus pour le premier village, Angastaco, ne part qu un jour sur deux a 9h du mat. Et c est une franche surprise que de le voir que s arreter tous les km, pres de petites maisonnettes, consistants le plus souvent en 4 murs de briques crues, un auvent en bois de cactus et un fil a secher le linge. Et encore plus de voir descendre des hommes, ouvrir les soutes, et decharger des sacs a patates et des gaseosas, les boissons gazeuses que les argentins preferent a l eau. Ils sont systematiquement accueillis par leur familles comme s ils revenaient d un long voyage. Car c en est un. Si on calcule bien, il faut qu ils partent le lundi pour faire des courses a Cafayate et ils ne peuvent revenir que le mercredi. A chaque arret c est un spectacle assez etonnant. Dans ces conditions, on imagine assez bien les crises de couples occasionnees par l oubli du papier toilettes...

Angastaco, le premier patelin de 2000 habitants, est coince dans un desert completement martien, forme par des montagnes taillee d un seul bloc, qui ont la forme de fleches prehistoriques sorties du sol vers le ciel. Et il y en a a perte de vue. Pas tres loin coule le rio Calchaqui qui lui aussi a permis le developpement d un ruban vert au milieu du desert. J y rencontre un couple de suisse germaniques avec lequel on trouve finalement une fourgonette qui nous prend a l arriere pour nous emmener au deuxieme village, Molinos. Et c etait fou que d etre embarque sur cette route de terre rocailleuse, avec cette immense vallee multicolore dans lesquelles des gauchos menent des troupeaux de chevaux ou de vaches a l etat semi sauvages. Arrives a Molinos, autre petit bled ou il y a juste de quoi vivre, on apprend que le prochain bus pour le 3e et dernier village est dans deux jours. Ce qui nous a laisse le temps de pas mal sympathiser. Et de nous retrouver a l unique restaurant, l inoubliable los 3 chinos, ou vous sert un steack de 500g comme on sert un coca, et ou se retrouvent des gens venus de 30km a la ronde, certains vaguement endimanches, d autres tout juste sortis des troupeaux et venus a cheval. C etait assez unique de se retrouver seuls etrangers au milieu de ce panorama et de ces gens la, tres accueillants. N ayant pas beaucoup de temps, je decide finalement de partir le lendemain, par les moyens du bord. Un camion finit par m embarquer et voila la suite des vallees, ou poussent des cactus a perte de vue, alors que je suis ballote a l arriere entre des citernes de lait. Apres etre reste en rade pendant 4h sur le bord de la route, sur laquelle ne passe qu une voiture toute les demi heures, je remonte a l arriere d une deuxieme fourgonnette pour arriver au 3e et dernier village, Cachi. Celui-ci, beaucoup plus accessible par une autre route, est plus gros et plus touristique, bien que typiquement andin dans l esprit avec ses ruelles etroites, vallonnees et vaguement pavees, et des gens dont le look ne trompe pas sur l authenticite de leurs origines. Rendez vous sur l album Vallees Calchaquies (des demain ou apres demain).

Je suis ensuite reparti vers Salta, puis de Salta vers Jujuy, d ou j ecris cet interminable post. Jujuy est la porte d entree vers les Andes du Nord Est. Je n irai pas au Chili, pour beaucoup de raisons dont celle du temps (puisque je dois etre a Lima dans un mois jour pour jour et que je n ai meme pas fait la moitie de la distance a vol d oiseau, alors que le reste traverse les andes) et du budget (puisque le Chili est, de loin, le pays le plus cher d amerique du sud). Je prend donc directement la route de la frontiere bolivienne, a laquelle je devrais etre d ici 3-4 jours. En attendant, je part rejoindre un asado a l auberge de jeunesse. Bises.

17 octobre 2007

Soleil, cactus et bodegas

C est la voix trois octaves plus bas que je reprends la redaction de la gazette...

Je continue avec cette escale de presque une journee a Resistencia. Il faisait un 40 degre humide et sans un souffle. Comme les espagnols, les argentins et leurs commerces font la sieste de 13h a 16h30, soit pendant les heures les plus chaudes, et je suis donc reste seul en tete a tete avec ma soif sur la place centrale. Je sais que parmi le lectorat de la gazette, je touche quelques echantillons qui comprendront la portee de ce propos. Le soir, en remontant dans un nouveau bus, je detecte tout de suite un artisan de souvenirs qui a l air d avoir la conversation facile et on va s asseoir a cote. Rencontre etonnante. Il s avere qu il est en fait le chef d une tribu Mapuche, les indiens de Patagonie, qui compte quelques 5000 personnes sur une petite ile entre le Chili et l Antarctique. La bas, le role du chef est de voyager, et de consigner chacun de ses voyages dans un carnet afin de pouvoir raconter a ses sujets comment est le monde au-dehors. Sa facon de s exprimer, ses intonations, ses metaphores lui donne un air fier. Voire orgueilleux. Mais ses histoires, leur morale, et sa facon de penser sont tellement differentes qu elles ont fait de cette rencontre un moment dont je me souviendrai. Comme de lorsqu il a voulu soigner ma laryngite avec des herbes de son pays, d ailleurs. Mais c est une autre histoire.

Salta est une belle et grande ville de laquelle on distingue les premiers reliefs andins. J ai mis du temps a savoir ce qui faisait que je m y sentais depayse. C aurait pu etre l architecture coloniale et basse, les voitures des annees 60, la proportion beaucoup plus grande d indiens, un paquet de choses. C est un peu tout ca, mais Salta est surtout la premiere grande ville (plus d un demi-million d habitants) que je vois completement depourvue de marques. Aucune chaine de fast-food, de restaurants, d hotels, de pret a porter ni de grande distribution. Just Coca-Cola. Ca suffit a se sentir sur une autre planete. Tout est la, dans des petits restaurants, des bazars qui sont plus ou moins des initiatives personnelles ou familiales. C est aussi un endroit assez vivant de jour comme de nuit avec beaucoup de jeunes, de boites et des bars dans lesquelles on se retrouve souvent avec des gens qu on ne connaissait pas une heure avant. Et des supers restaurants ou il servent de la viande a volonte pour le prix d un bol de riz dans le 13e a Paris, un musee avec des momies incas... Un endroit bien sympa.

Hier je suis arrive a Cafayate, a 200km au sud. Cafayate est connue pour deux choses : le vin et les routes qui la lient a Salta, qui longent des quebradas toutes droit sorties de Mars. J ai bien sur fait les choses dans l ordre et suis alle visiter les innombrables bodegas de la ville. Les visites et degustations sont gratuites, la plupart individuelles avec un membre de la famille proprietaire et sont tres instructives, en tout cas pour les 2 ou 3 premieres. Pour la 4e et la 5e, on se prend juste au jeu. A partir de la 6e, on commence a se marrer pour un oui ou pour un non pendant la visite et a reperer ceux qui en sont au meme point que vous pendant la degustation. Cela dit attention, le vin est super bon. La ville ne vit d ailleurs presque qu autour de ca : Cafayate est surement le seul endroit du monde qui fait des glaces au vin, delicieuses apres ces visites sous un soleil de plomb.

Demain je pars faire le tour de la Quebrada de Las Conchas en velo, avant de revenir vers Salta en stop via l autre quebrada. Les photos d ici peu de temps, donc. Bises a tous.

13 octobre 2007

Malade...

J aimerais pouvoir vous raconter que je suis cloue au lit par la fievre jaune, suant et grelottant, consequemment a cette excursion dans la jungle ou un moustique gros comme le poing m a pompe la moitie de volume sanguin. Que j ai ete mordu par un lama enrage lors de l escalade de l Aconcagua et que je suis agite par des spasmes et d'autres contractions compulsives, delirant sur le nom de mes compagnons perdus, tombes dans une crevasse. Mais en depit de la distance, ca risquerait d etre contagieux pour ma chere et pauvre mere...

Je suis donc simplement la victime d une petite mais vicieuse laryngite, qui me paralyse quand meme pas mal. Pas de souci, ici c est plus facile qu en France pour avoir des antibiotiques (a condition de pouvoir les payer, ne me faites pas dire ce que j ai pas dit) il n y a tres rarement besoin d ordonnance. Il y a des pharmacies partout, et je suis aux petits soins par les tenantes de l auberge, ce qui n est pas desagreable. Plus d infos une fois sur pieds. Stay tuned.

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