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La Gazette de la Pampa !
21 octobre 2007

Smecta, salete et mal de pieds...

Mais ca vaut sacrement le coup d en arriver la ! Voila un long post bourre de superlatifs, bien qu il y en ait encore mille fois plus a dire, et deux mille fois plus qui ne peut meme pas se raconter...

Tout commence donc a Cafayate, ou la derniere edition vous avait laisse sur la bequille. Tel qu annonce, je suis alle faire la premiere quebrada en velo, accompagne d'une autrichienne, d'une francaise et d'un guide argentin. La vallee est formee d'un enchainement continu de phenomenes geologiques chaque fois plus surprenants, le long de 50 km de montagnes, de falaises, de gorges creusees par le vent, de paysages deserts, secs et rouges. Et au milieu coule une riviere, le rio Colorado (un autre !) qui permet l existence d une vallee toute verte dans laquelle il y a des chevaux sauvages, des lamas, des vigognes et meme des condors qui volent au dessus. La ballade commence tot le matin et le bus vous laisse une grosse cinquantaine de km au nord de Cafayate, au lieu dit de la Gargantua del Diablo, une cavite gigantesque dans la roche. Suit l Amphiteatro, une sorte de piece toute ronde creusee par le vent dans la falaise, et dans laquelle jouent des musiciens qui profite des proprietes accoustiques de l endroit. Et les curiosites du meme style s enchainent, comme avec el sapo (le crapaud), la maison des perroquets ou le vent a creuse des petits trous partout dans la roche, et ou l echo resonne au moins 5 fois. Et toujours cette entendue verte un peu plus bas, reserve naturelle elle aussi assez hallucinante. J ai vu mon premier lama et mon premier condor, le voyage est deja rentabilise. Rendez vous donc sur l album Quebrada de Las Conchas.

De retour a Cafayate en maudissant d avoir fait le radin sur un supplement rembourrage de selle, je me prepare deja a aborder la deuxieme quebrada. Cet itineraire est beaucoup plus long que le premier et traverse 3 villages principaux avant de retrouver Salta, relies entre eux par la route 44, la "66 d argentine" qui la traverse du nord au sud, ce qui n est pas peu dire. Cela dit, la route, bien que nationale, n est pas goudronnee et le bus s arrete au premier village, a 40km, vous laissant le soin de vous debrouiller par vous meme pour la suite. Il en fallait pas beaucoup plus pour me motiver.

Il faut d abord savoir que ce bus pour le premier village, Angastaco, ne part qu un jour sur deux a 9h du mat. Et c est une franche surprise que de le voir que s arreter tous les km, pres de petites maisonnettes, consistants le plus souvent en 4 murs de briques crues, un auvent en bois de cactus et un fil a secher le linge. Et encore plus de voir descendre des hommes, ouvrir les soutes, et decharger des sacs a patates et des gaseosas, les boissons gazeuses que les argentins preferent a l eau. Ils sont systematiquement accueillis par leur familles comme s ils revenaient d un long voyage. Car c en est un. Si on calcule bien, il faut qu ils partent le lundi pour faire des courses a Cafayate et ils ne peuvent revenir que le mercredi. A chaque arret c est un spectacle assez etonnant. Dans ces conditions, on imagine assez bien les crises de couples occasionnees par l oubli du papier toilettes...

Angastaco, le premier patelin de 2000 habitants, est coince dans un desert completement martien, forme par des montagnes taillee d un seul bloc, qui ont la forme de fleches prehistoriques sorties du sol vers le ciel. Et il y en a a perte de vue. Pas tres loin coule le rio Calchaqui qui lui aussi a permis le developpement d un ruban vert au milieu du desert. J y rencontre un couple de suisse germaniques avec lequel on trouve finalement une fourgonette qui nous prend a l arriere pour nous emmener au deuxieme village, Molinos. Et c etait fou que d etre embarque sur cette route de terre rocailleuse, avec cette immense vallee multicolore dans lesquelles des gauchos menent des troupeaux de chevaux ou de vaches a l etat semi sauvages. Arrives a Molinos, autre petit bled ou il y a juste de quoi vivre, on apprend que le prochain bus pour le 3e et dernier village est dans deux jours. Ce qui nous a laisse le temps de pas mal sympathiser. Et de nous retrouver a l unique restaurant, l inoubliable los 3 chinos, ou vous sert un steack de 500g comme on sert un coca, et ou se retrouvent des gens venus de 30km a la ronde, certains vaguement endimanches, d autres tout juste sortis des troupeaux et venus a cheval. C etait assez unique de se retrouver seuls etrangers au milieu de ce panorama et de ces gens la, tres accueillants. N ayant pas beaucoup de temps, je decide finalement de partir le lendemain, par les moyens du bord. Un camion finit par m embarquer et voila la suite des vallees, ou poussent des cactus a perte de vue, alors que je suis ballote a l arriere entre des citernes de lait. Apres etre reste en rade pendant 4h sur le bord de la route, sur laquelle ne passe qu une voiture toute les demi heures, je remonte a l arriere d une deuxieme fourgonnette pour arriver au 3e et dernier village, Cachi. Celui-ci, beaucoup plus accessible par une autre route, est plus gros et plus touristique, bien que typiquement andin dans l esprit avec ses ruelles etroites, vallonnees et vaguement pavees, et des gens dont le look ne trompe pas sur l authenticite de leurs origines. Rendez vous sur l album Vallees Calchaquies (des demain ou apres demain).

Je suis ensuite reparti vers Salta, puis de Salta vers Jujuy, d ou j ecris cet interminable post. Jujuy est la porte d entree vers les Andes du Nord Est. Je n irai pas au Chili, pour beaucoup de raisons dont celle du temps (puisque je dois etre a Lima dans un mois jour pour jour et que je n ai meme pas fait la moitie de la distance a vol d oiseau, alors que le reste traverse les andes) et du budget (puisque le Chili est, de loin, le pays le plus cher d amerique du sud). Je prend donc directement la route de la frontiere bolivienne, a laquelle je devrais etre d ici 3-4 jours. En attendant, je part rejoindre un asado a l auberge de jeunesse. Bises.

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Commentaires
L
très belles tes photos et merci beaucoup pour la photo dédicacée.Alors tu nous reviens avec un cheval sauvage apprivoisé avec patience et amour (l'espoir fait vivre)lol et merci de penser aux pauvres français enfermés dans une ville polluée qui manque d'air et qui sont tassés dans des bus qui n'avancent pas.<br /> gros bisouxxxx
Z
pause gazette entre deux heure de taf...on respire et on voyage pour pas cher (c'est toi qui paye d'après ce que j'ai compris, t'es sur de ne pas vouloir faire un tour au Chili?). J'ai bien aimé.Merci!
P
Merci pour ce long post et pour les photos...<br /> On se demande par contre où est "el Totem".<br /> Dommage pour le Chili, tu ne feras pas la connaisance de Tina! J'attends cependant la suite du periple aec toujours autant d'impatience.<br /> La bise
L
Pas mal le blog ! Tout ça donne envie de voyager, en Géorgie par exemple (L'Argentine c'est un peu loin...). Je vais avec assiduité les prochains articles. <br /> <br /> En attendant, rendez-vous sur :<br /> <br /> http://georgie2007.canalblog.com
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